Malgré un temps magnifique, l'absence de foule en Corse Connu pour ses plages pittoresques et ses eaux d'un bleu cristallin, la Corse est l'endroit idéal pour une petite escapade européenne. Nous parlons bien sûr de cette île méditerranéenne pittoresque, située entre la France et l'Italie. Il s'agit d'un territoire français jouissant d'une autonomie au sein de la République française, bien que certains habitants rêvent toujours d'indépendance totale.

L'exotisme de la Corse attire l'attention à chaque coin de rue. La végétation, comprenant des hibiscus, des cactus, des palmiers et des agaves aux longues feuilles juteuses, est luxuriante. Des campings parsèment les côtes de l'île, où l'on peut louer une tente ou un camping-car tout en profitant d'une vue spectaculaire sur la mer.

Normalement, la Corse est envahie par les touristes attirés par son charme unique. Cette fois-ci, cependant, ses habitants permanents sont surpris par le faible nombre de visiteurs par rapport aux années précédentes. Les propriétaires d'hôtels et de restaurants déplorent le fait qu'en juillet, il y a eu près d'un tiers de touristes en moins que d'habitude. Jean-Christophe Barrau, lors d'une interview, a avoué que c'était sa saison la plus difficile depuis plus de vingt ans. Cependant, cette situation n'est pas due à une perte d'attrait pour l'île, mais à des facteurs économiques tels que les prix des billets d'avion et l'inflation générale dans différents pays.

Environ trois millions de personnes visitaient la Corse chaque année. De nombreux touristes parcourent la route entre la Corse et la Sardaigne, désireux de visiter certains des plus beaux endroits de France et d'Italie. Sur cet itinéraire se trouvent parfois des villes comme Ajaccio, Bonifacio, ou encore Porto-Vecchio. Parmi elles se trouve la petite ville de Propriano, possédant une plage de sable fin à quelques pas du centre-ville, vous invitant à vous reposer du travail et de l'agitation des rues.

Porto-Vecchio est avant tout une charmante vieille ville, pleine de coins douillets et de Français attablés aux terrasses, généralement des Corses, sirotant tranquillement un café ou une petite bière tout en observant les passants. Dolce far niente. Après tout, c'était autrefois une île italienne. On peut percevoir la différence entre ceux qui vivent ici depuis longtemps et les visiteurs de quelques jours. Les Corses sont chaleureux, pleins de l'énergie que leur procure le soleil, mais aussi acérés dans leur caractère. Ce qui semble être confirmé même par leur drapeau. Bonifacio. Ah Bonifacio... C'est peut-être ma ville préférée. Avant tout, les impressionnantes falaises calcaires blanches entourant la baie où se trouvent certains des plus beaux yachts de toute la Méditerranée. Et de grandes fêtes jusqu'au petit matin. Toute la rue danse au rythme des DJ. En visitant cette ville, il arrive qu'un habitant, par exemple un multimillionnaire, vous ouvre la passerelle de son grand yacht, vous invitant à une fête.

Bonifaccio août 2023, Anna Chajda

Je ne sais pas comment expliquer pourquoi cette ville attire tant de gens prêts à danser ensemble sur de la musique qu'on pourrait qualifier de pop français. Dans toute la Corse, des concerts ont lieu le soir, des musiciens talentueux chantent quelque chose. Et quand je dis talentueux, je le pense vraiment, car même dans une petite ville comme Solenzara, des concerts de première classe ont lieu. Ajaccio, quant à elle, offre un peu de tout cela.

Solenzara mai 2023, Anna Chajda

La Tête de Maure - La tête de Maure

La Corse était autrefois une île italienne, m'a confié un habitant. En 1768, elle a été vendue au roi français Louis XV pour régler une dette. Cependant, l'histoire la plus étrange concerne le drapeau de la Corse. Sur Internet, on peut trouver des informations peu précises à ce sujet. Pour enquêter, je me suis rendu là où les habitants locaux se retrouvent généralement. Le bar s'appelle La Tanière... du lutin pinté. Son propriétaire vous verse une bière et raconte l'histoire de la Corse et des plaisanteries, peu importe votre sexe et votre apparence. C'est un homme très sympathique et avisé. Revenons à La Tête de Maure. Le drapeau suscite la controverse. Il représente la tête d'un homme de couleur avec un bandeau blanc sur le front. Accroché dans chaque ville, dans les cafés, les bars, il semble être presque adoré par les habitants. Cependant, la tête elle-même rappelle celle d'un esclave. Ce qui est le plus intéressant, c'est que certaines histoires soutiennent qu'il s'agit de la tête d'un ennemi, tandis que d'autres disent qu'il s'agit d'un héros corse.

Selon une légende, les Maures ont asservi la Corse et ont également enlevé la fille du roi corse (qu'ils ont ensuite retenue prisonnière en France). Les Corses ont tenté de la libérer, ramenant finalement la tête du roi maure sur un tissu blanc. C'est ainsi que le drapeau est né. L'histoire du royaume d'Aragon fait état du symbole de quatre de ces têtes pour la première fois comme drapeau de la flotte du roi Pierre III d'Aragon en 1281. La fin des combats aurait été scellée par quatre têtes coupées de rois sarrasins, selon les légendes sardes.

L'illustration de la Chronique d'Aragon par Fabricio Gualberto Vagad, datant de 1499, présente le blason de l'Aragon. Les quatre têtes disposées de manière similaire apparaîtront plus tard sur le drapeau sarde, tandis qu'une d'entre elles figurera sur le drapeau corse. Il s'agit du premier document contenant ce blason.